Adoptée pour remplacer la norme IAS 17, la norme IFRS 16 a été mise en œuvre à compter du 1er janvier 2019. Elle a bouleversé la lecture des documents financiers depuis lors, mais qu’en est-il réellement de son impact sur l’analyse financière ?
La modification de la comptabilisation des locations
Avec la norme IAS 17, les loyers des contrats de location étaient comptabilisés en charge opérationnelle décaissable et les locations-financements étaient elles considérées comme un investissement financé par emprunt. Avec l’adoption de la norme IFRS 16, l’IASB a décidé de manière concrète de modifier la comptabilisation des locations. En effet, cela résulte tout premièrement de la négociation de l’augmentation des valeurs résiduelles par plusieurs groupes.
Ensuite les mêmes groupes ont négocié le raccourcissement des durées pour que les locations soient considérées comme simples. Cela éviterait ainsi à ces groupes de voir leurs taux d’endettement être dégradés. Avec l’IFRS 16, tous les contrats de location sont immobilisés. Dans cette comptabilisation modifiée, seules les locations avec une durée inférieure à une année ou dont l’émolument en valeur unitaire ne dépasse pas les 5000 USD ne sont pas concernées.
Les incidences de l’IFRS 16 vu par les analystes financiers
Avec son adoption et sa manière d’être appliquée, cette norme n’a pas obtenu un franc succès dans le rang des analystes financiers. En effet, on peut vérifier cet état de choses par la note sortie en mai 2020 par la société française des analystes financiers. Cette note sortie vient corroborer la crainte de cette société par rapport à la disparition de la distinction entre les contrats de location financière et les contrats de location opérationnelle.
Les analystes financiers pensent que ces deux contrats correspondent à des réalités économiques différentes. En ce qui concerne le contrat de location financière, le risque économique est assumé par le locataire alors que dans le second cas c’est le bailleur qui en prend la charge. Cela empêche les analystes financiers de faire une lecture juste du compte de résultat, mais aussi de celle du tableau du flux de trésorerie.
La norme IFRS 16 telle qu’elle est appliquée rend quasiment impossible la comparaison avec les comptes en normes américaines US GAAP.